En Tunisie, l’incertitude après le fiasco des élections législatives

Le président tunisien Kais Saied dans un bureau de vote à Tunis le 17 décembre 2022.

Le fiasco des élections législatives en Tunisie, marquées samedi par une abstention record de plus de 90%, est un pied de nez au président Kaïs Saïed dont l’opposition réclame son départ, et qui se retrouve à déléguer et à l’affaiblir fortement dans ses négociations avec le FMI. • d’un prêt vital pour une économie en difficulté. “échec”le titre du journal du dimanche 18 décembre le Maghreb.

Le leader de la principale coalition d’opposition, Ahmed Néjib Chebbi, a appelé le président à “démissionner immédiatement” après avoir annoncé un taux de participation de seulement 8,8% au premier tour d’un scrutin organisé pour renouveler le Senedd.

Selon la commission électorale tunisienne, seuls 8,8% des électeurs, soit quelque 803 000 électeurs sur 9 millions, ont voté. Il s’agit du pire taux de participation aux élections tunisiennes depuis la révolution de 2011 qui a chassé le dictateur Zine El-Abidine Ben Ali du pouvoir et inauguré la première démocratie du monde arabe.

“Une grande déclaration populaire”

“C’est un démantèlement très populaire du processus”, qui a débuté le 25 juillet 2021 lorsque Kaïs Saïed a gelé le Parlement et limogé son Premier ministre, s’emparant de tout le pouvoir, a déclaré dimanche Ahmed Néjib Chebbi, le chef de la principale coalition d’opposition en Tunisie. dans un entretien téléphonique avec l’Agence France-Presse.

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“92% ont tourné le dos à son procès illégal qui viole la Constitution”a poursuivi M. Chebbi, président du Front de salut national (FSN), dont fait partie le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de M. Saïed et ancien parti majoritaire au Parlement pendant les dix années qui ont suivi la révolution tunisienne en 2011.

Il a appelé les autres partis politiques à “s’accorder sur la nomination d’un haut magistrat” capacité “superviser une nouvelle élection présidentielle”.

Pour le politologue Hamadi Redissi, le taux de participation extrêmement faible aux législatives “inattendu car même les prévisions les plus pessimistes tablaient sur 30%” comme lors du référendum sur la Constitution. “C’est une incrédulité personnelle pour M. Saïed a tout décidé, tout seul »a ajouté l’expert, considérant que “Sa légitimité est en cause”. Cependant, selon cet expert, “la position est bloquée”, car “Il n’y a pas de mécanisme légal pour destituer le président” dans la nouvelle Constitution de 2022.

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Le nouveau Senedd – qui ne sera formé qu’après un second tour début mars – n’a pas ce pouvoir et peut, au mieux, réprimander le gouvernement, mais seulement après un processus long et compliqué.

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Les FDS ont appelé au retrait des différentes forces d’opposition, notamment par le biais de manifestations. Mais l’opposition “faible et divisé” entre d’une part le camp laïc et progressiste, et d’autre part la coalition FSN autour d’Ennahdha, a souligné M. Redissi. il y a “Peu de chance qu’il s’unisse tant qu’on n’aura pas réglé la question d’Ennahdha”a-t-il ajouté, pour cette formation il a attribué une bonne partie des Tunisiens qui ont soutenu M. coup de force au début. On lui a reproché les échecs économiques et sociaux de la dernière décennie.

Les Tunisiens sont très préoccupés par la situation économique

Après son coup d’État puis la dissolution du Senedd, il a nié pendant des mois “coup” Issu de l’opposition, le président Saïed a fait adopter cet été par référendum une Constitution qui réduit fortement les prérogatives du Senedd. Il a également réformé le mode de scrutin utilisé samedi pour les législatives, interdisant toute affiliation politique aux candidats, pour la plupart inconnus, ce qui, selon les experts, a contribué à réduire la participation.

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La plupart des partis tunisiens, y compris le Parti libre destourien d’Abir Moussi (un parti d’opposition anti-islamique), ont boycotté l’élection de samedi.

Depuis des mois, la crise économique est une préoccupation majeure pour une population très inquiète de la dégradation continue de ses conditions de vie : inflation galopante – près de 10 % -, chômage très élevé, pénuries régulières de lait, de sucre, de riz et une pauvreté taux qui touche quatre millions des douze millions de Tunisiens.

Le FSN ne s’est pas trompé en se qualifiant de “désaveu” – international cette fois – le report par le Fonds monétaire international (FMI) à début janvier au plus tôt d’un accord définitif sur un nouveau prêt de 2 milliards de dollars, qui avait été demandé par la Tunisie et qui aurait dû être accordé le jour photo, 19 décembre.

Les résultats préliminaires de ce premier tour des élections législatives seront annoncés lundi.

Le Monde avec AFP et Reuters

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