

La France a renvoyé mardi 24 janvier quinze femmes et trente-deux enfants qui étaient détenus dans des camps de prisonniers jihadistes du nord-est de la Syrie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
“Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance et seront sous surveillance médicale et sociale”Quai d’Orsay a déclaré dans un communiqué. “Personnes majeures remises aux autorités judiciaires compétentes”il ajouta.
Cette opération de rapatriement collectif, la première en 2023, confirme la rupture déjà amorcée en 2022 à Paris avec la politique du « cas par cas », pour laquelle elle a été condamnée par les instances internationales et mise en cause par les organisations des conseillers français.
Changement de doctrine
Le 20 octobre 2022, les autorités françaises ont déjà renvoyé quinze femmes djihadistes et quarante enfants français détenus dans des camps du nord-est de la Syrie. Il s’agit de la plus importante opération de ce type menée par la France à ce jour. La précédente, qui concernait seize femmes et trente-cinq mineurs, le 5 juillet 2022, a marqué un tournant majeur et un changement de doctrine : après plus de trois ans de blocus, Paris a décidé de renvoyer tous ses citoyens et leurs enfants emprisonnés. de la chute définitive du pseudo « califat » de l’organisation État islamique (EI) en mars 2019 à Baguz.
Jusqu’à l’été 2022, la France privilégiait le rapatriement au cas par cas, qui consiste à renvoyer les enfants sur le sol national sans leur mère, c’est-à-dire les orphelins ou les enfants dont les mères ont accepté de signer un document renonçant aux droits parentaux. . Seuls trente-cinq enfants présumés orphelins ont ainsi été renvoyés par Paris, dont le dernier en janvier 2021.
Parmi les pays européens, la France est de plus en plus isolée dans son choix « au cas par cas » de rapatriement. La Belgique, la Finlande, le Danemark, la Suède, les Pays-Bas et l’Allemagne ont décidé de rapatrier tous leurs citoyens mineurs, accompagnés de leur mère lorsque cela est possible. Le soulèvement d’Elisée a également été motivé par la multiplication des condamnations par les instances internationales.