
A première vue, la qualité d’une entreprise à mission réunit toutes les caractéristiques pour attirer les acteurs sportifs professionnels français. Or, à ce jour, très peu d’organisations sportives françaises ont manifesté leur intérêt pour ce nouveau cadre juridique, qui sortira de la loi Pacte. Problèmes de décodage.
Aller au-delà de la simple satisfaction financière en questionnant son apport (positif) et sa place dans la société. C’est dans la droite ligne de cette philosophie que le législateur souhaite que les entreprises aient une mission à travers la constitution de société, nouveau cadre juridique issu de la loi Pacte votée en mai 2019. Et les clubs professionnels semblent mieux placés que plus d’acteurs. c’est une industrie traditionnelle pour endosser la qualité; très peu d’organisations sportives ont franchi les étapes pour devenir une entreprise avec une mission qu’elles ont aujourd’hui. Les exemples se comptent sur les doigts – Aviron Bayonnais, Lyon La Duchère et ASVEL Féminin – les plus célèbres – la nature de cette nouvelle qualité est bien adaptée au rôle joué par le club professionnel.
Et contrairement à son apparence, les démarches administratives ne sont pas un obstacle. “Techniquement, il est facile de devenir une entreprise avec une mission. Il suffit de modifier ses statuts pour y inclure la raison d’être et l’objet des statuts. Un audit par un tiers indépendant doit ensuite être effectué pour vérifier la conformité aux buts et objectifs. Mais au départ, les démarches administratives et juridiques ne sont pas difficiles pour être une entreprise à mission », explique Vivien Pertusot, fondateur de La Machine à Sens et expert des entreprises à mission.
« Être une entreprise avec une mission ne fixe pas sa démarche RSE dans le marbre. Ça devrait être plus que ça ! »
Vivien Pertusot – Fondatrice – La Machine A Sens
Officiellement, le champ d’application de la loi exclut une grande partie du monde amateur, y compris les clubs fonctionnant sous le régime associatif. Cependant, même si la qualité n’est pas légalement reconnue, rien n’empêche une association de s’inspirer des dispositions de la loi Pacte pour définir « son devoir ». “Certaines associations ont adopté cette approche. Puis ils ont changé leur charte, associant la raison d’être et les objectifs. Certains d’entre eux vont jusqu’à monter un comité de mission et vont même jusqu’à faire un audit », explique Vivien Pertusot. Parmi les associations sportives qui ont entamé cette démarche, on retrouve notamment le Niort Rugby Club, qui évolue actuellement en National. 2.