
Selon l’expert, qui a participé à cette session, la nouvelle décision du Conseil de sécurité correspond au rôle du Maroc et de l’Algérie dans la reprise des tables rondes que l’actuel ambassadeur à l’ONU, Staffan de Mistura, veut relancer. Une déclaration partagée par Amine Laghidi, expert international en diplomatie économique et souveraineté, qui a appelé l’Algérie à s’asseoir à la table des négociations et à cesser d’utiliser le Polisario comme mandataire.
En effet, les intervenants ont évoqué la résolution 2654 du Conseil de sécurité comme une décision qui a renforcé la position du Maroc, qui n’a cessé d’exiger la responsabilité de l’Algérie pour continuer le conflit. La décision, faut-il le rappeler, appelle “toutes les parties” à participer au processus politique dans le cadre des tables rondes lancées par l’ancien ambassadeur à l’ONU, Horst Köhler en 2018.
La décision est d’autant plus favorable au Royaume que plusieurs pays, dont des États membres permanents comme les États-Unis, ont soutenu le bien-fondé du plan d’autonomie. Une solution qui reste cohérente avec les principes fondamentaux des Nations Unies et qui respecte les spécificités des populations du Sahara. “L’autodétermination peut passer par l’autonomie”, a expliqué Emmanuel Dupuy, dans une déclaration à “L’Opinion” après la conférence. Même son de cloche pour Moubarack Lô, conseiller spécial et chef économiste du Premier ministre du Sénégal. Ce dernier a relevé, dans son allocution, que “le plan d’autonomie est conforme aux résolutions des Nations unies, dans la mesure où il respecte le principe d’autodétermination”. “Il y aura un gouvernement régional, c’est extrêmement ambitieux”, a-t-il poursuivi, ajoutant que l’autonomie permettra de mieux préserver la culture locale et de donner un nouvel élan au développement économique grâce au soutien du gouvernement central.
Le développement des Etats du sud est devenu une réalité tangible sachant qu’un plan de huit milliards de dollars a été lancé en 2015 à l’initiative de SM le Roi Mohammed VI. “Les régions sahariennes sont les plus riches en termes de PIB par habitant. A cela s’ajoute le taux élevé de participation politique et notamment aux dernières élections législatives », a relevé Abdou Diop, Président de la Commission Afrique de la CGEM, en ce sens, soulignant que le Sahara se présente, grâce à l’essor de développement que nous voyons en ce moment, comme un “centre économique” qui peut faire le lien avec l’Afrique Subsaharienne.