
Les ministres des Affaires européennes de l’UE ont approuvé mardi l’octroi du statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine. Une décision que les dirigeants devraient approuver lors d’un sommet jeudi et qui marque le début d’un long processus d’adhésion.
Elle intervient une semaine après un sommet à Tirana où l’Union européenne a réaffirmé son attachement au processus d’élargissement en faveur des Balkans occidentaux, qui connaît une nouvelle dynamique dans le contexte de la guerre en Ukraine.
La Commission européenne avait recommandé en octobre aux États membres d’accorder ce statut à ce pays de 3,5 millions d’habitants miné par la pauvreté et l’instabilité politique, qui fait également face à des menaces séparatistes.
Les ministres européens ont approuvé l’octroi de ce statut de candidat à la Bosnie, indiquant qu’elle devrait prendre des mesures pour renforcer l’État de droit, la lutte contre la corruption et le crime organisé, le contrôle des migrations et les droits fondamentaux.
“Instant historique”
Le ministre tchèque des Affaires européennes Mikulás Bek, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE tous les six mois, a salué un “moment historique” pour la Bosnie.
“Dans le contexte géopolitique actuel, le Conseil souligne l’urgence pour ce pays d’avancer sur la voie de l’UE, notamment en respectant l’ensemble des 14 priorités clés pour l’ouverture des négociations d’adhésion énoncées dans l’avis de la Commission”, indique cette organisation qui représente les États membres dans ses conclusions.
Suite aux élections qui se sont tenues début octobre en Bosnie et bien que les négociations soient toujours en cours pour former un gouvernement central, l’UE « s’attend à la mise en place rapide d’autorités exécutives législatives et exécutives dans l’État, les entités et les cantons afin de se concentrer sur les réformes ( i). aller de l’avant) sur la voie de l’UE”.
La Bosnie est divisée entre une entité serbe, la Republika Srpska, et une fédération croato-musulmane, liées par un pouvoir central faible et souvent paralysé.
Ce système politique complexe est hérité des accords de paix de Dayton qui ont mis fin à la guerre intercommunautaire au cours de laquelle 100 000 personnes ont été tuées entre 1992 et 1995.
« Un message positif »
“Ce statut de candidat aurait dû être accordé (à la Bosnie) il y a plusieurs années. Nous comprenons, bien sûr, que cette accélération de la marche vers l’UE se produit en raison de certaines circonstances géopolitiques”, a commenté lundi Zeljka Cvijanovic, une Serbe membre de la présidence tripartite bosniaque, cité sur le site de la chaîne de télévision N1.
“Il est temps que le peuple de Bosnie-Herzégovine reçoive un message positif de l’Union européenne”, juge également Denis Becirovic, le député bosniaque de cette présidence, le 8 décembre sur la chaîne de télévision publique FTV.
Dans son évaluation d’octobre, la Commission européenne avait souligné l’insuffisance ou l’absence de réformes dans ce pays, notamment en matière d’État de droit.
Alors que l’Union européenne demande aux pays candidats de s’aligner sur sa politique étrangère, l’exécutif européen a également noté que les “autorités et partis de l’entité Republika Srpska” ont “plaidé pour une position de neutralité en matière d’agression”. l’Ukraine par la Russie (…), bloquant la pleine application” des sanctions prises contre Moscou.
Confirmé fin octobre comme président de l’entité serbe, le nationaliste pro-russe Milorad Dodik a été frappé par des sanctions américaines et britanniques après la multiplication des menaces séparatistes ces derniers mois. Il a souvent déclaré qu’il s’opposerait à la marche de la Bosnie vers l’UE si elle passait par une plus grande centralisation de l’État.
Un long processus
Reconnaître le statut d’un demandeur n’est que le début d’un long processus.
La prochaine étape, qui requiert également l’unanimité des Vingt-Sept, est l’ouverture des négociations officielles d’adhésion, ce qui prend du temps, car les pays candidats doivent intégrer un grand nombre d’actes législatifs européens dans leur droit national.
Sept pays sont déjà candidats officiels à l’adhésion à l’UE : la Turquie (depuis 1999, processus désormais gelé), la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012), l’Albanie (2014), l’Ukraine et la Moldavie (2022).
Des négociations d’adhésion ont été ouvertes avec la Serbie, le Monténégro, l’Albanie et la Macédoine du Nord.
Le Kosovo a annoncé qu’il demanderait son adhésion avant la fin de l’année.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats/afp