
Avertissement sans lendemain ou véritable changement d’approche ? Alors que la réforme des retraites devait être présentée lundi 23 janvier en Conseil des ministres, l’exécutif a brutalement resserré le ton envers les patrons. L’idée de leur dicter de nouvelles obligations pour qu’ils emploient des seniors vient d’être présentée par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran et son collègue en charge des actions et des comptes publics, Gabriel Attal. Ces positions attirent l’attention, car le gouvernement précédent a souvent été critiqué pour avoir demandé très peu d’efforts aux entreprises, alors que les travailleurs devront travailler plus longtemps (jusqu’à 64 ans, peut-être, dans la plupart des cas) pour pouvoir prétendre à leur retraite.
M. Attal a tiré le premier. Dans une interview publiée par le quotidien sur Internet samedi soir Parisienil confirme qu’ils sont membres du gouvernement “très ouvert (…) voir des mesures coercitives sans tabous [à l’encontre d’]entreprises qui ne veulent pas jouer le jeu » maintenir les salariés proches de la soixantaine dans leur effectif. Le lendemain, sur BFM-TV, M. Veran est allé plus loin. Lorsqu’on lui a demandé s’il devait être plus exigeant envers les chefs d’entreprise, il a répondu : ” Pourquoi pas ? “ “C’est encore beaucoup de café si la France est un pays où l’on ne reconnaîtrait pas des personnes qui ont un savoir-faire, une expérience, un savoir-faire et [qui] envie de travailler, cette capacité à confirmer que »il ajouta.
Dans le projet de loi qui a été présenté lundi, il est prévu d’introduire une “anciens index”dont le but est de“objectiver” la présence de seniors dans les entreprises. Ceux qui comptent au moins 300 salariés seront tenus de publier les résultats de ce baromètre qui demande à “promouvoir les bonnes pratiques”. En cas d’infraction, ils s’exposent à des sanctions financières pouvant aller jusqu’à 1 % de la masse salariale.
“Nous sommes entrés dans la bataille du coma”
Déjà très critique de ce dispositif qu’il juge inutile, le Mouvement des entreprises de France (Medef), par la voix de son président, Geoffroy Rouque de Bézieuk, ne digère pas les interventions de MM. Attal et Véran. “Outre l’impossibilité de comparer les entreprises entre elles et surtout de définir les “bons” et les “mauvais” résultats, frapper les entreprises n’arrêtera pas les protestations”, confie-t-il. Autrement dit, la réforme sera toujours impopulaire même si elle punit les patrons. Pour M. Roque de Bézieux, il serait souhaitable qu’il soit “Nous discutons sérieusement du sujet avec les syndicats” plus près du sol.
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