
Le maire d’une ville de Corse a découvert des cercueils et des restes humains dans une décharge sauvage.
Dans ce cas, c’est difficile à croire. L’homme, qui surveillait son état, était jugé mardi à Bastia (Corse) pour “atteinte à l’intégrité des cadavres”. Le funérarium avait en effet des pratiques insolites, il était accusé d’avoir déposé plusieurs cadavres dans une décharge sauvage au milieu du maquis.
L’affaire a commencé en mars dernier, indique France 3 Corse avec la découverte de sept cercueils et ossements humains dissimulés dans des sacs poubelles, au milieu d’une décharge anarchique sous une route escarpée du village de Bigorno (Haute-Corse). Les gendarmes ont alors rapidement fait le rapprochement avec la demande d’exhumation du caveau familial faite dans le village voisin afin de procéder à la crémation et libérer la concession.
Estimation 5400 euros
Le directeur de l’entreprise funéraire, qui demandait 5.400 euros pour réaliser l’opération, a sous-traité une partie des travaux à un retraité de sa connaissance qui l’a aidé. Après avoir regroupé les corps dans un cercueil destiné au crématorium, il confiait au retraité le nettoyage et l’évacuation des « restes ». Il a dû les brûler sur sa propriété privée ainsi que d’autres gravats et déchets collectés dans des sacs poubelles, moyennant un supplément de 400 euros. C’est le maire de Bighorn qui a découvert des cercueils vides dans une décharge bien connue de sa ville. Les gendarmes remarquent même une odeur de pourriture sur place.
La découverte de trois cercueils déversés le long du tronçon 5 qui relie Bigorno à Murat. Quelle atrocité ! Comment en arriver là…? La commune se réserve le droit de faire appel. pic.twitter.com/1z94dVT6fr
— Graziani Christof (@Chgraziani) 9 avril 2022
Tous deux ont comparu devant le tribunal. Le gérant a été poursuivi pour “atteinte à l’intégrité du cadavre” et “abus de confiance” et son “sous-traitant” pour “atteinte à l’intégrité du cadavre”.
Mandibule et dents, reste du tronc, humérus, pied momifié
Le croque-mort, qui a déjà été condamné dans une autre affaire, a plaidé la bonne foi et l’erreur d’inattention. “Je n’ai pas vu les ossements dans les cercueils. (…) Je me demande encore comment c’est possible. Pour moi, le cercueil était vide”, a-t-il déclaré à la barre, face au procureur qui a souligné que certains des ossements retrouvés mesuraient 30 cm ! Le retraité a expliqué qu’il se contentait de jeter les sacs, avouant qu’il savait que c’était interdit en pleine nature. Les gendarmes ont découvert la mâchoire inférieure et les dents, le reste du torse, l’humérus et même un pied momifié. Les décès sont estimés à moins de cinquante ans, le dernier décès remontant à 2004.
Contre l’administrateur, le procureur a requis six mois de prison avec sursis, 5.000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer la profession liée aux funérailles, pour “atteinte à l’intégrité du cadavre” et “abus de confiance”. Elle a demandé une amende de 5 000 euros au sous-traitant pour atteinte à l’intégrité du cadavre. Le conseil aura lieu le 10 janvier.